PLFSS 2025 : vers une nouvelle coupe budgétaire 

L’amendement 1370, déposé par le gouvernement dans le cadre du PLFSS 2025, prévoit une réduction de 300 millions d’euros des dépenses pour le secteur du transport sanitaire entre 2025 et 2027. Une fois de plus, les transporteurs sanitaires sont confrontés à des mesures drastiques qui viennent fragiliser leur activité essentielle.

Il est important de rappeler que les transporteurs sanitaires ne travaillent qu’à la demande des prescripteurs médicaux, et qu’ils réalisent des missions variées et indispensables. Si une augmentation des dépenses a été constatée entre 2022 et 2023, il semble essentiel d’en comprendre les causes avant d’imposer de telles restrictions budgétaires. Parmi les facteurs expliquant cette progression, on peut citer :

  • La sortie de la crise COVID-19, qui a entraîné la reprise de nombreux rendez-vous médicaux reportés.
  • La désertification médicale dans certaines zones rurales, nécessitant davantage de déplacements pour accéder aux soins.
  • L’augmentation de l’hospitalisation ambulatoire, qui sollicite davantage les transports sanitaires.
  • La hausse des rendez-vous en cabinets thérapeutiques en ville.
  • Le vieillissement de la population, impliquant des besoins accrus en soins et en déplacements.

Une part limitée dans les dépenses de santé

Les transports sanitaires représentent une part relativement modeste des dépenses de l’Assurance Maladie, oscillant entre 2,7 % et 3 % en ambulatoire, selon la DREES. Pourtant, ce secteur est une pièce maîtresse du parcours de soins, notamment pour les patients les plus vulnérables. Les fédérations, dont la FNAA, sont pleinement engagées dans des réflexions visant à améliorer la coordination et l’efficacité des transports sanitaires. Cependant, imposer des coupes budgétaires aussi drastiques et unilatérales sans prendre en compte le contexte global est non seulement contre-productif mais aussi dangereux.

Un impact direct sur les patients

Ces économies auront inévitablement des conséquences sur les patients, qui rencontrent déjà de nombreuses difficultés dans leur accès aux soins :

  • La pénurie de médecins traitants.
  • Les délais souvent très longs pour obtenir un rendez-vous en médecine spécialisée.
  • Les contraintes croissantes dans certaines zones géographiques.

Imposer 300 millions d’euros d’économies d’ici 2027, sans concertation avec les acteurs concernés ni considération pour les réalités du terrain, risque de dégrader encore davantage un système déjà sous tension. Il est urgent d’envisager des solutions équilibrées et concertées pour garantir la pérennité et l’accessibilité des transports sanitaires, tout en préservant la qualité des soins pour les patients.

La FNAA réaffirme son engagement à défendre les intérêts des entreprises de transports sanitaires et reste pleinement mobilisée pour travailler à des solutions équilibrées et adaptées aux réalités du terrain.